Dans le cadre du projet TO KPLON NOU, un échange de jeunes de réciprocité est rendu possible grâce à l’Agence de service civique et les centres de loisirs du réseau de la Fédération Léo Lagrange en France. Des jeunes béninois et béninoises issus des centres de jeunes et de loisirs béninois bénéficiaires du projet sont envoyés en service civique de réciprocité pour une mission de six mois. Parmi eux, Espérance Azonglahoun, une jeune béninoise titulaire d’une licence en droit au Bénin, rattachée au centre de loisirs de Parakou a été en mission à Dijon en France. Au retour de sa mission, elle se raconte !
Un projet qui relie deux continents, deux visions, deux structures
Quand j’ai quitté le Bénin pour m’envoler vers Dijon, je ne savais pas à quel point cette aventure allait transformer ma vie. Entre découvertes culturelles, défis, voyages et apprentissages, mon service civique au sein d’AlphaLéo Dijon, de décembre 2024 à juillet 2025, a été bien plus qu’une mission : une véritable école de vie.
Mon service civique s’inscrivait dans le cadre du projet “To Kplon Nou : développement et structuration de la filière de l’éducation non-formelle” porté par la Fédération Léo Lagrange Bénin. Ce projet a pour but de redynamiser 10 centres de loisirs du Bénin dont celui de Parakou, mon centre de départ.
Mon objectif ? Concevoir et animer des actions socio-éducatives pour les jeunes tout en créant un pont entre mon centre de loisirs de Parakou et celui de Dijon. Une mission qui avait du sens : valoriser l’éducation populaire et le vivre-ensemble, au-delà des frontières.
Des ateliers entre jeux, culture et créativité
À Dijon, j’ai animé plusieurs ateliers pour les jeunes de 16 à 30 ans :
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des jeux de société et activités ludiques,
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des contes africains pour partager ma culture,
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des moments festifs autour de la Saint-Valentin, Mardi Gras ou encore le Mois de l’égalité,
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des ateliers cuisines (piron, alloco),
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des ateliers artistiques et dansants (métier à tisser).
Il a fallu parfois s’adapter, car tous les jeunes n’étaient pas disponibles ou intéressés. Mais cela m’a poussée à être plus créative, patiente et innovante.
Des voyages inoubliables à travers la France
Mon service civique ne s’est pas limité à Dijon : il m’a permis de découvrir la France à travers des déplacements liés aux activités du centre. Parmi les moments marquants :
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Strasbourg : visite du Parlement européen,
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Paris : découverte de l’Assemblée nationale et d’une pièce à la Comédie-Française,
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Créteil : participation à une restitution sur le thème de l’engagement faite par le Conseil des Jeunes de Créteil,
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Saint-Colombe en Auxois : immersion au festival La Bande à Léo,
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Mayence en Allemagne : festival de court-métrage organisé par la Hausburgund,
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Valence : participation à la convention professionnelle de Léo Lagrange.
J’ai aussi eu la chance de passer la phase 1 du BAFA à Paris, une étape importante dans mon parcours d’animatrice. Et en dehors de la mission, j’ai profité de mes vacances pour découvrir La Ciotat, Marseille, Clermont-Ferrand et Versailles.
Les défis et les apprentissages
Tout n’a pas été simple. Il y a eu des moments difficiles, comme le fait d’avoir du mal à attirer du public au début, ou encore une mauvaise expérience avec mon logement, qui a été squatté et cambriolé, ce qui m’a obligée à déménager en urgence. Mais chaque obstacle a été une leçon d’adaptation, de résilience et de force intérieure.
Professionnellement, j’ai gagné en :
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animation et gestion de projet,
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communication interculturelle,
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créativité et innovation,
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autonomie et indépendance.
Humainement, j’ai appris la patience, la maturité, l’ouverture d’esprit et la capacité de toujours garder le sourire même face aux imprévus.
Une aventure qui ouvre l’avenir
Si je devais résumer mon service civique en un mot, ce serait : transformation. Une transformation de soi, des autres et du regard que je porte désormais sur le monde.
Ce service civique restera pour moi une expérience inoubliable. Il m’a permis de grandir, de partager ma culture béninoise, mais aussi d’apprendre énormément de la culture française.
Aujourd’hui, je veux mettre ces acquis au service de mon centre de Parakou pour le faire rayonner, proposer encore plus d’activités aux enfants et aux jeunes, et contribuer à faire de ce lieu un espace de vie et d’épanouissement.
Et ce n’est qu’un début : j’aspire à poursuivre d’autres missions internationales, à promouvoir la culture béninoise au-delà des frontières, et à continuer mes études vers un master.
Un retour à Parakou au profit de sa communauté
De retour au Bénin après son service civique en France, Espérance a choisi de mettre à profit son expérience au service de sa communauté. Installée à Parakou, elle s’investit désormais activement au Centre de jeunes et de loisirs de Guèma. Avec enthousiasme, elle anime des activités éducatives et ludiques à l’endroit des enfants, tout en partageant avec ses pairs animateurs les bonnes pratiques et les méthodes qu’elle a découvertes en France. À travers des temps de restitution et d’échanges, elle transmet les acquis de son parcours, favorisant ainsi une dynamique collective et participative. Sa présence contribue non seulement à renforcer la qualité des animations proposées, mais aussi à nourrir la vie du centre par un nouveau souffle d’engagement et d’ouverture.