Alexia Godonou est bénéficiaire du projet TO KPLON NOU en tant que service civique internationale envoyée en mission à la Maison de Quartier des Hauts de Saint Aubin (MQHSA) en France. Rattachée au Centre d’Etudes Musicales, Artisanales et d’Animation Culturelle (CEMAAC) de Porto-Novo, elle fait partie des volontaires béninois envoyés en mission en France pour construire des jumelages professionnels entre les centres français et les centres de jeunes et de loisirs béninois impactés par le projet TO KPLON NOU. Après six mois de mission, elle se confie dans ce billet assez riche en histoires et anecdotes.

L’arrivée et les premiers pas

Mon aventure a commencé bien avant l’embarquement. Grâce à l’accompagnement de M. Brice BONOU et de M. Fabroni Bill YOCLOUNON, toutes les démarches administratives pour le visa se sont déroulées avec sérénité. Puis, le grand départ est arrivé : direction la France, pour plusieurs mois de découverte et d’engagement.

À mon arrivée à Angers, j’ai rejoint la Maison de Quartier des Hauts de Saint Aubin (MQHSA), un lieu chaleureux et vivant où se croisent jeunes, familles et habitants du quartier. J’ai été accueillie par une équipe bienveillante et passionnée : Lise, Julie et Eve, avec qui j’ai appris à trouver ma place dans le secteur des 11-15 ans.

Découverte de la mission

Ma mission s’inscrivait dans le cadre du projet Tokplon Nou, porté par Léo Lagrange Bénin et France. Concrètement, mon rôle consistait à proposer et coanimer des activités pour les jeunes, participer au CLAS (accompagnement à la scolarité), et m’impliquer dans des temps collectifs.

Les premières semaines ont surtout été marquées par l’adaptation. Nouveau pays, nouveau climat, nouvelle équipe, nouvelles méthodes de travail… tout était à découvrir. Mais très vite, j’ai trouvé mes repères et pris plaisir à participer à la vie de la maison de quartier.

Une semaine type au MQHSA

Chaque semaine à la maison de quartier apportait son lot d’expériences différentes, mais voici un aperçu d’une semaine « type » :

• Mardi : réunion d’équipe pour préparer la programmation, puis animation du CLAS.

• Mercredi : accueil libre des jeunes, jeux collectifs, parfois réunions spéciales autour de projets (voyages, partenariats, etc.).

• Jeudi : rencontres inter-quartiers ou partenariats avec d’autres structures, suivis du CLAS.

• Vendredi : animation au collège Renoir, puis retour au Start pour un accueil libre ou une soirée thématique comme le Goûter Bla Bla, l’occasion de discuter avec les jeunes de sujets variés (santé, interculturalité, découverte du Bénin, numérique, etc.).

• Samedi : sorties éducatives, ateliers cuisine ou encore moments festifs avec les jeunes.

Cette diversité m’a permis d’apprendre à travailler avec des publics différents et à développer de vraies compétences d’animation et de gestion de projet.

Les temps forts de la mission

Au fil de ma mission, plusieurs activités m’ont particulièrement marquée :

• L’atelier  “Cuisine table pour tous”, où jeunes et habitants ont préparé et partagé un repas complet, dans une ambiance de solidarité et de convivialité.

• La soirée Saint-Valentin de l’horreur, qui a révélé la créativité des jeunes et leur enthousiasme à vivre des expériences originales.

• Mon atelier crochet, où j’ai initié quelques participantes à l’art des amigurumis. Une activité qui a demandé patience, persévérance et adaptation, mais qui a montré la joie d’apprendre et de créer ensemble.
  

• Les moments de prévention et de sensibilisation menés avec des partenaires, comme la police municipale ou des associations locales, donnaient aux jeunes des clés pour mieux se protéger et s’orienter.

• Mon premier Goûter Bla Bla autour de l’IA, rendu possible grâce à ma formation suivie avec Latitudes (Bataille de la Tech & Future of AI). J’ai pu utiliser leurs supports pédagogiques pour sensibiliser les jeunes aux enjeux du numérique de demain.

• Ma participation à la convention Pro Jeunesse à Valence (Maison Pour Tous du Petit Charran), sur le thème « Médias, IA et réseaux sociaux : le rôle de l’éducation populaire et des jeunes pour une société numérique citoyenne et engagée ». Ce fut une expérience enrichissante, qui m’a permis d’échanger avec d’autres jeunes engagés venus de toute la France et à intégrer davantage ces thématiques dans mes projets futurs, notamment autour de la protection des jeunes en ligne.
  

• Ma formation civique et citoyenne, complétée par l’obtention de mon PSC1, qui m’a donné des compétences utiles non seulement pour mon service, mais aussi pour la vie quotidienne.

Après le service civique : continuité au CEMAAC

De retour au Bénin, je n’ai pas voulu m’arrêter là. J’ai choisi de poursuivre mon engagement à travers un stage bénévole au CEMAAC, mon centre de référence. Là-bas, j’ai retrouvé une équipe dynamique, créative et persévérante, qui travaille sans relâche à la redynamisation du centre et qui ne manque jamais d’idées pour innover.

Ce prolongement est pour moi une façon de mettre en pratique tout ce que j’ai appris en France, mais aussi de contribuer à l’avenir de mon quartier et de ma ville.

Mon service civique en France restera une aventure marquante, faite de découvertes, de rencontres et d’apprentissages. J’ai gagné en autonomie, en ouverture culturelle et en confiance en moi. Aujourd’hui, je suis convaincue que ces expériences nourriront mes projets futurs, en particulier dans le domaine de l’éducation populaire, du numérique responsable et de l’engagement citoyen.

Je souhaite exprimer ma profonde gratitude à :

• Léo Lagrange Bénin et France, pour m’avoir offert cette opportunité unique.
  
• La Maison de Quartier des Hauts de Saint Aubin, pour son accueil chaleureux et l’expérience enrichissante vécue au quotidien.
  
• Le CEMAAC, pour son dynamisme et son engagement, et pour m’avoir accueillie comme bénévole à mon retour.
  
• M. Brice BONOU et M. Fabroni Bill YOCLOUNON, pour leur accompagnement précieux dans toutes les étapes de mon parcours.
• Elora Hervé et Justine CREUZOT, pour leur soutien, leur suivi et leur bienveillance tout au long de cette mission.